Les réponses à ces questions sont détaillées dans les différentes feuilles du site.
Quelles rubriques prendre en compte dans les analyses de coût global ?
Dans la pratique, le périmètre du coût global est à géométrie variable, ce qui est acceptable (malgré le terme « global », il peut être « partiel ») à condition de préciser explicitement ce périmètre en regard du résultat.
Le périmètre à considérer dépend de la question à laquelle répond l’analyse. Cette question peut concerner un projet, un système ou bien une partie du projet ou du système. Dans tous les cas, le (ou les) scénario(s) construit(s) pour répondre à la question doit (doivent) couvrir toutes les rubriques qui ont un impact direct ou indirect avec la question.
Lorsque la question ne concerne qu’une partie du système, par exemple choix entre deux équipements pour remplir une fonction, il n’est pas nécessaire de prendre en compte les éléments et/ou les activités du projet indépendants de cette partie. Lorsque le scénario couvre la totalité du projet, et si l’objet de l’étude porte sur l’estimation prévisionnelle de l’échéancier des coûts (dépenses et recettes), toutes les rubriques identifiées doivent être prises en compte.
La prise en compte de l’aléa complique les analyses. Est-ce bien indispensable ?
Il est vrai que la prise en compte explicite de l’aléa complique beaucoup l’estimation du coût global. Il faut procéder à une analyse qualitative des risques (ce qui est généralement fait), suivi d’une analyse quantitative (ce qui est rarement fait), puis disposer des outils et des compétences pour estimer le coût global, non pas par une valeur numérique, mais par une distribution de probabilité.
Par contre, il n’est ni correct ni crédible de prétendre que le coût d’un projet complexe, qui s’étend sur plusieurs années, peut être estimé par une valeur certaine, déterministe, que l’on encadre parfois par des + ou – x% issus de dires d’experts ou de l’habitude.
De plus, l’analyse quantitative des risques pose des questions dont l’étude ne peut qu’améliorer la qualité du projet. Les pratiques mises en place pour obtenir le résultat sont au moins aussi importantes que le résultat lui-même.
Pourquoi introduire l’actualisation dans les analyses ?
En ramenant un échéancier de flux de trésorerie à sa valeur actuelle, l’actualisation permet de comparer l’intérêt économique de plusieurs scénarios répondant à un besoin donné.
Faut-il toujours prendre en compte la valeur résiduelle ?
Oui, dans la somme des coûts actualisés lorsque l’on compare plusieurs scénarios. Il convient alors de lui associer une incertitude ou un risque de valeur résiduelle. Pas nécessairement lorsqu’on établit l’échéancier prévisionnel des coûts en euros constants ou courants sur une période donnée.
Comment interpréter un résultat présenté sous forme aléatoire ?
Un tel résultat, par exemple un coût X, généralement obtenu par simulation de Monte-Carlo, est une variable aléatoire décrite par une distribution de probabilité à laquelle sont associés plusieurs paramètres :
La valeur moyenne, le mode (valeur la plus probable), l’écart type et des quantiles tels que la médiane M pour laquelle on a (P(X<M)=P(X>M)=0,5) et la valeur à risque (VaR) de probabilité par exemple 0,95 (P(X<VaR95) = 0,95). La VaR95 représente alors une limite supérieure du coût X, avec une probabilité de 5% de se tromper.
Le coût global inclut-il l’optimisation des stocks de rechanges ?
En phase de conception, l’analyse du soutien logistique (ASL) permet d’optimiser les caractéristiques du système produit/soutien qui impactent en particulier le dimensionnement des stocks de rechanges. C’est pendant cette phase que l’optimisation est la plus efficace.
Une deuxième optimisation peut être réalisée ultérieurement, lors de la mise en place du système, avec des logiciels spécialisés pour minimiser par exemple les temps d’attente aux stocks pour un budget donné.
Coût global d’un bâtiment
Le coût global d’un bâtiment est une notion apparue à la fin des années 1990 pour mieux prendre en compte les coûts différés dans la conception et la construction des bâtiments. Sa définition s’exprime selon l’équation suivante : Coût global = coût initial + coût différé – coût résiduel.
Cette équation n’a de sens que si l’on considère les coûts actualisés. L’utilisation du coût global est alors généralement limitée à la comparaison entre scénarios, ce que confirment les guides et le logiciel mis en ligne sur les sites gouvernementaux.
De plus cette approche tient rarement compte des aléas de façon explicite, ce qui est peut être raisonnable si les scénarios à comparer présentent des risques équivalents, et ce qui tend à confirmer que cette approche se limite généralement à l’analyse économique.